Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Maison de Lorraine
31 mai 2020

Emblématique

Fruit de l'union des branches d'Anjou et de Vaudémont de la Maison de Lorraine, René II est un prince qui a su mettre l'emblématique au service de la création d'un Etat moderne. 

 

Héraldique

Outre les armes simples de Lorraine, René II a utilisé successivement deux blasons distincts :

  • Le premier, conservé jusqu'en 1500, unit les armes de son père Ferry II et celles de sa mère Yolande d'Anjou. Il apparaît sur ses sceaux ou sur la cotte que le duc porte dans son Livre d'Heure. Ces armoiries étaient les siennes à l'époque de la bataille de Nancy ce qui explique qu'elles soient représentées sur le monument commémoratif élevé en 1928.  On peut blasonner ainsi ces premières armoiries : écartelé, en 1 et 4 d'or à la bande de gueules chargée de trois alérions d'argent (qui est de Lorraine), en 2 et 3 coupé, le chef tiercé en pal, en a fascé d’argent et de gueules de huit pièces (qui est de Hongrie), en b d'azur semé de lys d'or et au lambel de gueules (qui est de Sicile), en c d'argent à la croix potencée d'or, cantonnée de quatre croisettes du même (qui est de Jérusalem) et la pointe partie en d d'azur semé de lys d'or et à la bordure de gueules (qui est d'Anjou moderne) et en e d'azur semé de croix recroisetées au pied fiché d'or à deux bars adossés de même (qui est de Bar), sur-le-tout d'or aux quatre pals de gueules (qui est d'Aragon)

 

Armes de Ferry II, comte de Vaudémont   Armes de Yolande d'Anjou   Armes de René II jusque vers 1500

 

  • Vers 1500, René II adopta une nouvelle disposition héraldique inspirée de celle de son grand-père René d'Anjou. Les royaumes furent placés en chef et les duchés en pointe, à l'exception de l'écu lorrain qui fut mis en abîme. On la trouve sur les florins d'or frappés par le prince, sur les enluminures de la Vita Christi ou sur les vitraux de la basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Le blasonnement est : coupé, le chef parti en 3, en 1 fascé d’argent et de gueules de huit pièces (qui est de Hongrie), en 2 d'azur semé de lys d'or et au lambel de gueules (qui est de Sicile), en 3 d'argent à la croix potencée d'or, cantonnée de quatre croisettes du même (qui est de Jérusalem), en 4 d'or aux quatre pals de gueules (qui est d'Aragon) et la pointe partie en 5 d'azur semé de lys d'or et à la bordure de gueules (qui est d'Anjou moderne) et en 6 d'azur semé de croix recroisetées au pied fiché d'or à deux bars adossés de même (qui est de Bar), sur-le-tout d'or à la bande de gueules chargée de trois alérions d'argent (qui est de Lorraine).

 

Armes de René II au XVIe siècle

 

Outre l'écu, il faut évoquer les ornements extérieurs. Concernant les supports, il y a une certaine variété. On trouve les lions, hérités tant de Charles II que des comtes de Vaudémont, dans une miniature de la Brève généalogie de René II. L'ange, d'origine française, est également utilisé, parfois seul, comme sur le contre-sceau du duc, mais plus souvent par paire comme sur la façade ou les verrières de la basilique Saint-Nicolas-de-Port ou dans la Vita Christi. René II ne reprend pas le cimier fleurdelysé des ducs angevins mais conserve l'aigle d'argent de son père. 

 

Armoiries de René II dans la Brevis genealogia... (cliché photo.rmn.fr)   Armoiries de René II dans la Vita Christi, folio 3v (cliché commons.wikimedia.org)

 

L'héraldique de René II apparaît donc comme une synthèse des deux lignées dont il est le rejeton. Si l'héritage angevin semble prédominant sur l'écu en raison des nombreux quartiers qui lui sont liés, la continuité avec les comtes de Vaudémont est manifeste dans les ornements extérieurs. Ce faisant, le prince renoue avec l'emblématique en usage sous Charles II. Outre ce qui est présent, on peut relever les éléments qui manquent. Ainsi, on ne trouve pas les armes de René II entourées du collier de l'ordre de Saint-Michel ni accompagné des clefs de grand chambellan. Pour les secondes, ce n'est pas surprenant puisqu'il n'occupa cette charge que brièvement à partir de 1486. En revanche, le collier de l'ordre fondé par Louis XI était présent sur l'effigie funéraire du duc. Son absence dans l'héraldique de René II doit probablement se comprendre comme un signe d'indépendance vis-à-vis de la France. 

 

- CHOUX, Jacques, 1964, "Les armes de Lorraine", Le Pays lorrain 45. (lire en ligne sur gallica.bnf.fr)

- COLLIN, Hubert, 1988, Lotharingia I, Nancy, p. 102-104.

- MAROT, Pierre, 1930, "Les alérions de Lorraine", Mémoires de l'Académie de Stanislas 181, p. 25-54. (lire en ligne sur gallica.bnf.fr)

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Visiteurs
Depuis la création 47 049
Publicité
Publicité