Portrait d'Eléonore d'Autriche entourée de ses enfants (1685 ?)
L'épouse de Charles V fit l'objet d'un tableau la représentant avec trois enfants. On y voit l'aîné, Léopold, avec deux de ses cadets. L'un serait Charles-Joseph, qui deviendra évêque d'Olmütz, et l'autre Ferdinand qui mourra en bas-âge. Celui-ci étant décédé en 1685, cette date serait plausible pour la réalisation de cette toile.
Portrait d'Eléonore d'Autriche
La duchesse-reine est représentée assise. Elle porte une robe richement ornée avec un col de dentelle. L'élément le plus important est probablement le manteau ducal, en brocart d'or doublé d'hermine, qui est agrafé sur son épaule. La princesse porte de nombreux bijoux sur sa robe et dans sa coiffure. Elle a également un collier de perle. De son bras droit, elle porte contre elle son plus jeune fils. Le but de l'artiste était de montrer Eléonore en mère douce et aimante. Il s'agit aussi d'une princesse souveraine ayant assuré l'avenir de la lignée ducale. La présence du manteau de brocart est d'autant plus symbolique que cette famille vit en exil loin de son duché.
Postérité
Ce tableau semble avoir eu une certaine importance dans l'iconographie de la duchesse. Il fut en effet repris, partiellement, jusqu'au XIXe siècle :
- le double-portrait anonyme conservé aux Offices à Florence (XVIIe siècle ; Inv. 00642040). Il figure la duchesse avec son époux Charles V. Le peintre a repris le buste de la princesse en donnant une couleur bleue à sa robe, sans doute pour un contraste plus grand. L'enfant qu'elle portait n'étant plus représenté, le manteau ducal est plus présent. Le reste est assez fidèle au modèle hormis la coiffure plus haute.
- Le musée du château de Versailles possède un portrait d'Eléonore d'Autriche (MV 4291 ; LP 4432). Il fut réalisé en 1840 par Jean-Pierre Franque sur demande de Louis-Philippe. Ses dimensions sont 115 cm sur 89. En dépit d'une parenté visible, les différences entre ce tableau et celui d'origine sont nombreuses. L'absence des princes jointe à une représentation assez large a nécessité de modifier la position des bras. Le droit tient désormais négligemment une fleur tandis que le gauche justifie les plis du manteau ducal. La palette de couleurs, et notamment le bleu très vif, permet de bien distinguer chaque vêtement (manteau robe, jupe). Le décor est quant à lui très dépouillé.
- Notice sur la base de la Galerie des Offices