Emblématique
Les armoiries et emblèmes utilisés par la duchesse Philippe de Gueldre sont assez bien documentés. Cette princesse de la Maison d'Egmont marqua en effet l'histoire lorraine, tant pour ses qualités morales que pour son goût des arts ou sa longévité.
Héraldique
Conforméments aux usages, la duchesse Philippe porta des armoiries avec les armes de son époux à dextre et celles de son défunt père à senestre. Adolphe de Gueldre portait d'azur au lion contourné à queue fourchée d’or, armé, lampassé et couronné de gueules (qui est de Gueldre) et d'or au lion de sable armé et lampassé de gueules (qui est de Juliers). Jusqu'à la mort de son père Arnold en 1473, il brisa ces armes familiales d'un lambel d'argent bien visible sur son panneau armorié peint en 1468 pour la cathédrale de Bruges. Lors de son mariage avec Philippe en 1485, René II portait pour sa part un écartelé de Lorraine et d'Anjou. Les armes de la nouvelles duchesses, représentées a posteriori dans les Heures d'Antoine le Bon (f°26r), étaient donc parti, en 1 écartelé, en I et IV d'or à la bande de gueules chargée de trois alérions d'argent (qui est de Lorraine), en II et III coupé, le chef tiercé en pal, en a fascé d’argent et de gueules de huit pièces (qui est de Hongrie), en b d'azur semé de lys d'or et au lambel de gueules (qui est de Sicile), en c d'argent à la croix potencée d'or, cantonnée de quatre croisettes du même (qui est de Jérusalem)et la pointe partie en d d'azur semé de lys d'or et à la bordure de gueules (qui est d'Anjou moderne) et en e d'azur semé de croix recroisetées au pied fiché d'or à deux bars adossés de même (qui est de Bar), sur-le-tout d'or aux quatre pals de gueules (qui est d'Aragon), et en 2 reparti d'azur au lion contourné à queue fourchée d’or, armé, lampassé et couronné de gueules (qui est de Gueldre) et d'or au lion de sable armé et lampassé de gueules (qui est de Juliers).
Liées à celles de son époux, les armes de Philippe de Gueldre suivirent la même évolution. Vers 1500, le duc adopta une nouvelle disposition pour ses quartiers héraldiques. Elle fut immédiatement adoptée par son épouse qui porta désormais parti, en 1 coupé, le chef parti en 3, en a fascé d’argent et de gueules de huit pièces (qui est de Hongrie), en b d'azur semé de lys d'or et au lambel de gueules (qui est de Sicile), en c d'argent à la croix potencée d'or, cantonnée de quatre croisettes du même (qui est de Jérusalem), en d d'or aux quatre pals de gueules (qui est d'Aragon) et la pointe partie en e d'azur semé de lys d'or et à la bordure de gueules (qui est d'Anjou moderne) et en f d'azur semé de croix recroisetées au pied fiché d'or à deux bars adossés de même (qui est de Bar), sur-le-tout d'or à la bande de gueules chargée de trois alérions d'argent (qui est de Lorraine), et en 2 reparti d'azur au lion contourné à queue fourchée d’or, armé, lampassé et couronné de gueules (qui est de Gueldre), et d'or au lion de sable armé et lampassé de gueules (qui est de Juliers). Ces nouvelles armes furent souvetn reproduites. On les trouvent non seulement sur le sceau de la duchesse, mais aussi dans les verrières de la cathédrale de Metz ou des Cordeliers de Nancy, sur une tapisseries copiées par Gaignières ou sur des ouvrages enluminés tels que la Vita Christi.
Concernant les ornements extérieurs, ils sont relativement limités. La couronne ducale est naturellement récurrente. En revanche, les supports sont plus rares. Visibles dans la Vita Christi, ce sont des lions rappelant les armes d'Egmont.
- COLLIN, Hubert, 1988, Lotharingia I, Nancy, n°72 et 72bis.