Les armoiries de la branche illégitime d'Essey nous sont bien connus grâce à quelques sceaux de ses membres nous étant parvenus. Ainsi, nous savons qu'Aubert le Jeune et son fils Jean portaient les armoiries de Lorraine brisées d'une rose en chef à senestre (Arch. Vosges, G. 397). Les émaux ne sont bien entendus pas visibles sur ce genre de document mais on peut supposer que seule la brisure distinguait ces armes de celles des ducs de Lorraine. Notons qu'en ce XIVe siècle, les aigles lorrains n'étaient pas encore devenus alérions mais qu'ils avaient déjà perdus leurs serres. Les armes des seigneurs d'Essey devaient donc se blasonner ainsi : d'or à la bande de gueules chargée de trois aigles d'argent (qui est de Lorraine) brisé en chef à senestre d'une rose. Le sceau scellant un document de 1425 émanant de Gérard d'Essey peut sembler poser problème (Arch. Nat. J. 932-1). Selon l'inventaire de Douet d'Arcq, il serait aux armes de Lorraine, brisée en chef à dextre d'un écusson écartelé ou d'une croix. L'inscription sigillaire est la suivante : S' IEHAN : DE CEY soit "Sceau de Jean d'Essey". Gérard a donc continué à utiliser le sceau de son père. Le meuble difficile à indentifier, et qui d'ailleurs est à senestre et non à dextre, est sans doute la rose, brisure habituelle de cette famille. L'apport de la sigillographie nous fait également connaître le cimier des seigneurs d'Essey : un vol dont la partie basse porte leurs armes (la présence de la rose y est hypothétique mais probable).

Il reste à évoquer la présence (anonyme) de cette lignée dans la généalogie de Bernard de Raigecourt présentée dans l'armorial de Nicolas de Lutzelbourg conservé à la Bibliothèque de Nancy (Ms 1727, f°38v). Catherine d'Essey a épousé Collard III des Armoise. De ce mariage est née Yolande qui s'unit à Thomas de Pfaffenhofen. leur fils Nicolas fut le père de Philberte, grand-mère paternelle de Bernard de Raigecourt. Le blason correspondant à cette ligne généalogique porte d'or à la bande de gueules chargée de trois alérions d'argent (qui est de Lorraine) brisé d'une traverse de sable. Nous sommes loin de la rose des seigneurs d'Essey. Il est probable qu'au XVIIe siècle, lorsque fut réalisé ce tableau généalogique, le souvenir de la brisure exacte de cette lignée depuis longtemps éteinte était perdue. On lui a donc substitué une traverse, marque habituelle des bâtards.

- Notice sur le site sigilla.org

- LA CHENAYE DES BOIS, François-Alexandre Aubert, 1776 (2de éd.), Dictionnaire de la noblesse XI, Paris, p. 671-675.

- MAROT, Pierre, 1930, "Les alérions de Lorraine", Mémoires de l'Académie de Stanislas 181, p. 25-54. (lire en ligne sur gallica.bnf.fr)

- POULL, Georges, 1965, "La famille de Pfaffenhofen", Les cahiers d'histoire, de biographie et de généalogie 5.

- POULL, Georges, 1991, La Maison ducale de Lorraine, Nancy, p. 541-542.

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