Vitrail (perdu) de la chapelle Saint-Bernardin, église des Cordeliers à Angers (1453-1460)
Le roi René fonda en 1453 une chapelle dédiée à Saint Bernardin de Sienne, qui avait été son confesseur, dans l'église des Cordeliers d'Angers. Parallèle à la nef, cet édifice avait une vocation funéraire puisque le prince souhaitait y édifier son cardiotaphe. La verrière ornant le mur oriental narrait les épisodes de la vie du saint. En-dessous étaient représentée la famille royale dans l'ordre suivant : Jean II, Jeanne de Laval, René, Isabelle de Lorraine, Yolande d'Anjou et Marguerite d'Anjou. Ces vitraux ont été détruit de même que l'édifice qu'ils ornaient mais nous disposons de dessins conservés dans la collection Gainières (Bnf) qui permettent de connaître leur apparence.
Portrait d'Isabelle de Lorraine
Placée au centre face à son époux, la reine Isabelle occupe une place privilégiée dans cette composition familiale. Tournée vers la droite en position d'orante, elle se détache sur un fond damassé jaune. Elle est vêtue d'une cotte rose damassée et d'un surcot ouvert rouge bordé d'hermine. Un plastron d'hermine décoré de bijoux complète ce costume. Notons également la présence d'une ceinture d'orfévrerie qui disparaît sous le surcot et d'un collier. Les cheveux blonds de la reine descendent en cascade le long de son dos et elle n'est coiffée que de sa couronne fleuronnée. Devant elle sont figurées ses armes sommées de la même couronne royale.
Un fragment conservé ?
Bien que les verrières de la chapelle aient été détruites, il est possible qu'un fragment du vitrail d'Isabelle de Lorraine ait survécu. Le Musée des antiquités Saint-Jean à Angers conserve en effet un fragment de vitrail figurant la partie centrale d'une couronne (Inv. 2017.0.175). La partie en-dessous est perdue ce qui empêche de savoir s'il s'y trouvait un écu. Le fond est divisé en deux parties rose et rouge qui pourraient correspondre au drap du prie-Dieu et au surcot. Notons que sur le fragment, les deux parties sont damassées de manière différente. En définitive, le rapprochement entre ce fragment et le vitrail de l'épouse de René d'Anjou n'est qu'une hypothèse.
- TONNERRE, Noël-Yves, & VERRY, Elisabeth (dir.), 2003, Les princes angevins du XIIIe au XVe siècle: Un destin européen, Rennes, p. 303.