Emblématique

Les armoiries de François de Lorraine nous sont connues par le maître-autel de l'église de Sprimont et par un dessin de Louis-Félix Rhénasteine. Ce peintre du XVIIIe siècle a effectué le relevé de nombreuses compositions héraldiques visibles à son époque dans l'abbaye de Stavelot. Ces dessins sont conservés aux archives de Liège (Inv. 10152038). Pour en revenir au fils de Charles V, ses armoiries reprennent celles des ducs de Lorraine en y ajoutant deux quartiers évoquant son statut de prince-abbé. On y trouve en effet des quartiers aux armes de Stavelot avec le loup qui, selon la légende, aurait aidé à la fondation de l'abbaye en portant les pierres et de Malmédy avec le dragon vaincu par Saint Quirin. On notera que le saurien est de sinople et non de sable comme sur les armes actuelles de la ville.

      

François de Lorraine portait donc : coupé en un et parti de trois, en 1 fascé d’argent et de gueules de huit pièces (qui est de Hongrie), en 2 d'azur semé de lys d'or et au lambel de gueules (qui est de Sicile), en 3 d'argent à la croix potencée d'or, cantonnée de quatre croisettes du même (qui est de Jérusalem), en 4 d'or aux quatre pals de gueules (qui est d'Aragon), en 5 d'azur semé de lys d'or et à la bordure de gueules (qui est d'Anjou moderne), en 6 d'azur au lion contourné à queue fourchée d’or, armé, lampassé et couronné de gueules (qui est de Gueldre), en 7 d'or au lion de sable armé et lampassé de gueules (qui est de Juliers) et en 8 d'azur semé de croix recroisetées au pied fiché d'or à deux bars adossés du même (qui est de Bar) sur-le-tout parti d'or à la bande de gueules chargée de trois alérions d'argent (qui est de Lorraine) et coupé d’argent au loup passant, bâté, les paniers remplis de pierres, le tout au naturel (qui est de Stavelot) et d’or à un dragon de sinople sur un tertre du même (qui est de Malmédy).

   

Reste à évoquer les ornements extérieurs manifestant la dignité de prince du Saint-Empire du jeune abbé. L'écu ovale ou circulaire, posé sur une crosse (tourné vers l'intérieur) et une épée disposées en sautoir, était timbré du bonnet princier. Louis-Félix Rhénasteine montre de plus les habituels aigles de la Maison de Lorraine avec leurs couronnes et leur double-croix utilisés comme supports. Il aurait été possible de représenter le manteau princier de même que la devise du prince (s'il en utilisait une). La présence d'une mitre n'eût pas été inconcevable non plus puisque les abbés de Stavelot avaient ce privilège.

- Notice du dessin sur la base BALaT

- Notice des armoiries visibles dans l'église de Sprimont sur la base BALaT

- Article internet sur les emblèmes de la ville de Malmédy (wamabi.be)