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Maison de Lorraine
24 janvier 2020

Introduction

Né de la fragmentation de la Lotharingie carolingienne, le duché de Lorraine était un pays d'interface entre le Saint-Empire, dont il faisait partie, et le royaume de France. De 978 à 1048, les ducs bénéficiaires n'étaient guère plus que des officiers nommés par l'Empereur. Ils étaient notamment incapables de transmettre leur couronne à leur héritier sans son consentement. Ces premiers ducs n'en seront pas moins tous issus de la Maison d'Ardenne, soit de la branche de Bar, soit de celle de Verdun. En 1047, ils perdirent la faveur de l'empereur Henri III au profit d'Adalbert d'Alsace, de la longue lignée des comtes de Metz. Il fut le dernier duc bénéficiaire et, à sa mort un an après sa nomination, son frère Gérard d'Alsace le remplaça. Ce dernier fut le premier duc héréditaire et sa descendance allait régner sur la Lorraine jusqu'au XVIIIe siècle. Durant la majeure partie du Moyen-Age, les ducs s'efforcèrent de consolider leur pouvoir vis-à-vis de leurs voisins, qu'il s'agisse des comtes puis ducs de Bar, des évêques de Metz, Toul et Verdun ou d'autres seigneurs féodaux. S'ils ne s'illustrèrent pas en partant en croisade en Orient, ils n'en furent pas moins acteurs des nombreux conflits de leur époque. Ainsi, Thiébaud Ier combattit à Bouvines, Thiébaud II à Courtrai et Raoul à Crécy, où il trouva la mort. En 1420, le mariage d'Isabelle de Lorraine et de René d'Anjou permit l'union des duchés rivaux de Lorraine et de Bar. Les deux États auront désormais une destinée commune tout en conservant leurs institutions propres. Par le jeu des héritages, René devint le souverain titulaire des royaumes de Sicile, de Jérusalem et d'Aragon. Quoique vaines, ces prétentions furent transmises à ses successeurs et enrichirent les armoiries ducales de nombreux quartiers.

 

Vitrail aux armes pleines de Lorraine (cliché commons.wikimedia.org)

 

En triomphant de Charles le Téméraire en 1477, René II ouvrit le début de l'âge d'or de la Lorraine. Manifesté par l'édification d'un riche palais renaissance au coeur de Nancy, le pouvoir ducal se renforça en posant les bases d'un état moderne. Très attachés au catholicisme, les ducs se posèrent en défenseur de la Chrétienté face à la Réforme lorsqu'en 1525, le duc Antoine arrêta une invasion luthérienne venue d'Alsace. Conscients de leur faible poids et de leur situation géographique périlleuse entre les Valois et les Habsbourgs, les ducs de Lorraine s'efforcèrent de demeurer neutre. Globalement, la Lorraine de Charles III et de son fils Henri II resta épargnée par les guerres et les conflits religieux qui ensanglantaient les pays voisins. La situation se gâta sous Charles IV qui, rompant avec la politique traditionnelle, embrassa le parti impérial. Courageux mais désordonné, il fut incapable d'empêcher les armées françaises d'occuper durement les duchés pendant la majeure partie du XVIIe siècle. À sa mort, Charles V ne fut pas en mesure de libérer la Lorraine et, à défaut de gouverner ses États, il guerroya victorieusement contre les Ottomans à la tête des armées impériales. Ce n'est en 1697 que son fils Léopold put rentrer en possession de son trône. Il s'efforça de relever le pays ravagé par la guerre et tint dans son château de Lunéville une cour brillante.

L'indépendance de la Lorraine n'était cependant plus qu'une chimère et, en 1737, le dernier duc héréditaire François III fut contraint de céder ses états patrimoniaux. Époux de Marie-Thérèse, il devint empereur et fonda la Maison de Habsbourg-Lorraine qui régna en Autriche jusqu'en 1918. Quant à la Lorraine, elle fut donnée en viager au souverain détrôné de Pologne Stanislas Leszczyński, beau-père de Louis XV. A sa mort, les duchés furent annexés par la France

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