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Maison de Lorraine
7 juin 2019

Portrait de Thierry II et de son épouse (fin XVIIe s)

Le musée des Offices de Florence abrite une suite d'une soixantaine de double-portraits représentant les ducs et duchesses de Lorraine ainsi que leurs ancêtres supposés. Elle remonte au mythique Clodomir, roi des Francs orientaux et s'achève par Léopold Ier. Seule la toile figurant René d'Anjou et Isabelle de Lorraine manque. Si la qualité artistique de ces peintures anonymes est parfois discutable, cette généalogie est d'un grand intérêt historique puisqu'elle montre l'ascendance que l'on supposait aux ducs de Lorraine à la fin du XVIIe siècle. De plus, un nombre important de portraits sont copiés d'oeuvres antérieures parfois disparues. 

 

Portrait de Thierry II et de son épouse (cliché catalogo.uffizi.it) 

 

Portrait de Thierry II (Inv. 00642054)

Le portrait de ce duc a pour l'observateur moderne une place particulière car il s'agit du premier duc historique représenté. D'ailleurs, il y est donné pour le fils de Guillaume de Lorraine, duc fictif censé relier les souverains lorraines à la Maison de Bouillon, et non pour celui de Gérard d'Alsace. De même, son épouse est à tort nommée Argotte de Flandre plutôt que Gertrude. 

Placé à gauche, comme tous les hommes de la suite généalogique, le duc regarde vers l'extérieur et tourne le dos à son épouse. C'est une disposition assez inhabituelle qui peut laisser penser que l'artiste a copié un tableau où le duc apparaissait seul. Quoi qu'il en soit, le prince est représenté en chef de guerre, vêtu d'une armure de platte, d'une cotte de maille et d'un casque dont le panache rouge fait écho à la couleur du manteau agrafé sur son épaule. Cet équipement est bien-sûr trop moderne pour un guerrier du début du XIIe siècle. Le visage du duc, qui offre donc son profil gauche, est pourvu d'une barbe sombre.

Ce portrait n'est donc clairement pas une représentation fidèle du personnage. Le peintre a fait oeuvre de création ou, comme nous le supposons plutôt, s'est inspiré d'une oeuvre antérieure. Si c'est le cas, celle-ci ne peut remonter au-delà du début du XVIe siècle.

 

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