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Maison de Lorraine
7 avril 2019

Vitrail "Jeanne chez le duc Charles II à Nancy 1429", Lunéville par l'atelier Benoit (1912)

L'église Sainte-Jeanne d'Arc de Lunéville, construite au début du XXe siècle, abrite un ensemble de vingt-huit vitraux narrant l'épopée johannique. Dessinés avant la première guerre mondiale, ils furent réalsiés et posés entre 1912 et 1947 par les ateliers Janin et Benoît de Nancy. La spécificité de ce cycle est qu'il détaille les évènements lorrains souvent négligés. En particuliers, une des verrières montre l'entrevue de Jeanne d'Arc et du duc Charles II  en 1429 dans le palais ducal. La scène s'inscrit dans la tradition lotharingiste marquée par une profusion des alérions et la représentation anachronique, par la fenêtre, des portions renaissance du château comme la galerie des cerfs et la tour de l'horloge. 

 

"Jeanne chez le duc Charles II à Nancy 1429", église Sainte-Jeanne d'Arc, Lunéville, 1912 (cliché www.mesvitrauxfavoris.fr)

 

Le duc est représenté assis, un dogue à ses pieds, et regarde la jeune visiteuse. Son âge avancé transparait par la canne sur laquelle sa main est appuyée tandis que sa jambe droite, invalide, est posée sur un tabouret devant lui et disparaît sous un drap blanc. Charles II est vêtu d'un habit violet décoré d'une bordure dorée et d'un ample manteau rouge. Il est coiffé d'un chaperon rouge à longue écharpe. Mentionnons pour finir le médaillon en or qu'il porte à son cou et qui semble être orné d'une croix de Lorraine. À moins qu'il ne s'agisse d'un anachronisme, ce symbole a peut-être été figuré pour rappeler qu'il a favorisé l'union de sa fille et de René d'Anjou lequel aménera la croix à double traverse en Lorraine. Cette représentation de Charles II met donc l'accent sur deux éléments : la puissance du souverain marquée par le décorum dont il s'entoure et la richesse de ses vêtements et, d'autre part, la faiblesse du vieil homme qui a fait venir cette jeune fille en espérant une guérison miraculeuse. Il devra se contenter d'une injonction à quitter sa maîtresse  et à se réconcilier avec sa vertueuse épouse Marguerite de Bavière. 

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