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Maison de Lorraine
18 avril 2020

Sceaux de Philippe de Bayon, prévôt de Saint-Dié (1325-1342)

Fondée par l'évêque éponyme au VIIe siècle, l'église de Saint-Dié devint un des plus prestigieux chapitre noble de Lorraine. Ses grands prévôts, dont l'autorité s'étendait à plusieurs lieues autour de la ville, avaient droits aux ornements épiscopaux et jouissaient de nombreux privilèges. Parmi eux, Philippe de Bayon est resté célèbre pour la querelle qui l'opposa à son cousin le duc Raoul de Lorraine. Nous connaissons deux sceaux représentant ce prélat, l'un daté de 1324 à Saint-Dié et l'autre, de 1342, aux Archives de Meurthe-et-Moselle. Tous deux sont des sceaux en navette figurant Philippe entouré de l'inscription S. PHILIPPI DE BAYON PREPOSITI ECCLESIE SANCTI DEODATI soit "Sceau de Philippe de Bayon, prévôt de l'église de Saint-Dié". Les différences portent essentiellement sur son costume et sa posture. 

 

Sceau de Philippe de Bayon utilisé en 1325 (dessin de Gaston Save)  Sceau de Philippe de Bayon utilisé en 1343 (cliché Lotharingia I)

  

Portrait de Philippe de Bayon sur le sceau de 1325 (AM Saint-Dié)

Le grand prévôt est représenté assis sur un siège à têtes d'aigle. il porte son costume ecclésiastique composé d'une aube, d'une chasuble et d'un surhuméral double. La mitre qui le coiffe et la crosse qu'il tient de sa main gauche renforcent l'apparence episcopal de ce portrait. De sa main droite, Philippe esquisse un geste de bénédiction. 

 

Portrait de Philippe de Bayon sur le sceau de 1342 (AD Meurthe-et-Moselle, B. 493, n°9)

Le prélat est cette fois représenté debout, sous un dais architectural. Son costume est globalement le même mais la présente du surhuméral est moins assuré. Surtout, il ne tient plus une crosse mais un bâton prévotal surmonté d'un oiseau. Cet insigne de fonction n'est pas sans rappeler celui du prévôt de Saint-Georges de Nancy.

 

Il est malaisé d'interpréter les différences entre ses deux portraits. Notons seulement que la distinction entre crosse et bâton se retrouve sur les contre-sceaux armoriaux. Ainsi, celui de 1325 porte les armes de la lignée de Bayon posées sur une crosse tandis que celui de 1342 contient un bourdon, utilisé comme brisure sur ces mêmes armoiries.

 

- COLLIN, Hubert, 1988, Lotharingia I, Nancy, n°247.

- FERRY, Edouard, & SAVE, Gaston, 1888-1889, "Sigillographie de Saint-Dié", Bulletin de la Société philomatique vosgienne, p. 128-131.

 

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