Vitrail de la basilique du Saint-Sang à Bruges par Jean-François Pluys (1845)

La basilique du Saint-Sang de Bruges fut élevée au XIIe siècle par le comte de Flandre Thierry d'Alsace à l'emplacement d'une chapelle dédiée à Saint Basile. Rattaché à son château, ce sanctuaire avait pour but d'abriter la relique du Saint-Sang qu'il venait de ramener de Terre Sainte. Au cours des siècles, l'église fut aggradie et embellie, en particulier par les ducs valois de Bourgogne et les Habsbourg. Malheureusement, la Révolution occasionna de grands dommages. Le XIXe siècle fut donc marqué par de grandes restaurations qui s'effectuèrent dans un cadre néogothique et historiciste. La figure du comte Thierry fut notamment remise à l'honneur dans le programme iconographique.

La nef de la chapelle haute, construite en 1480, était ornée de sept verrières représentant des comtes et comtesses de Flandre et d'une huitième figurant la  Descente de Croix accompagnée des blasons des membres de la confrérie du Saint-Sang. Ces vitraux datés de 1544 furent vendus par le bourgmestre au début du XIXe siècle. Plus tard, en 1845, il fut décidé de rétablir cette suite dynastique. On fit appel au vitrailliste Jean-François Pluys qui travailla en collaboration avec le peintre Gustave Wappers. Outre des répliques des couples princiers qui avaient existé, il était question d'en ajouter deux. En définitive, les personnages que l'on peut observer aujourd'hui dans la nef sont :

- Philippe le Hardi et Marguerite de Flandre

- Jean sans Peur et Marguerite de Bavière

- Philippe le Bon et Isabelle de Portugal

- Charles le Téméraire et Isabelle de Bourbon

- Maximilien de Habsbourg et Marie de Bourgogne

- Philippe le Beau et Jeanne de Castille

- Charles Quint et Isabelle de Portugal

- Albert et Isabelle d'Autriche (ajout du XIXe siècle)

- François de Lorraine et Marie-Thérèse d'Autriche (ajout du XIXe siècle)

Portrait de Marie-Thérèse

L'archiduchesse est le personnage principal de cette verrière car c'est elle qui avait héritée de la couronne comtale de Flandre par son père. Elle est représentée relativement jeune, tenant simplement ses gants et un éventail. Marie-Thérèse porte un grand habit de cour. La jupe blanche est brodée et décorée de perles tandis que le corps et le bas de robe sont rouges et ornés de dentelles et de flots violets. Outre cette ostentation, le rang de la souveraine est marqué par un manteau rose doublé d'hermine et un diadème.

W. H. James Weale jugeait cette verrière, et d'une manière générale celles figurant les deux couples ajoutés en 1845, de piètre qualité. Il reproché un aspect trop théâtral et des ombrages trop accentués. 

- WEALE, William Henry James, 1862, Bruges et ses environs. Description des monuments, objets d'art et antiquités, Bruges-Londres.