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Maison de Lorraine
3 mai 2019

Gisant à l'abbaye de Clairlieu (v1340-1350)

L'abbaye de Clairlieu fut fondée en 1151 par le duc Mathieu Ier et son épouse Berthe de Souabe. Ce monastère cistercien abritait, dans son transept droit, la sépulture du couple ducal. Le mausolée consistait en un socle de pierre blanche orné de douze niches romanes abritant des pleurants. Au-dessus étaient allongés les deux gisants. Le transept gauche de l'église était quant à lui orné de fresques commémoratives dans lesquelles Mathieu et Berthe étaient représentés à plusieurs reprises.

L'église fut détruite à la Révolution, entraînant la perte des fresques et du tombeau. Heureusement, les bustes des deux effigies funéraires ont été conservées et ces interessants fragments sont aujourd'hui conservés dans les réserves du Musée lorrain sous les numéro d'inventaires 95.95 et III.1430. Ils ont été datés du milieu du XIVe siècle et ne sont donc pas contemporains des personnes qu'ils représentent. L'abbaye ayant régulièrement connu des dommages lors des différents conflits, il n'est pas exclu qu'un monument édifié à la mort des souverains ait été endommagé puis remplacé.

 

Portrait de Mathieu Ier

Nous ne disposons d'aucune représentation du monument. Aussi, seul le buste très endommagé peut faire l'objet d'un commentaire. Le duc était donc représenté allongé, la tête nue posée sur un coussin. Selon l'abbé Lionnois, il était vêtu en chevalier muni d'un écu muet. Effectivement, le buste montre un homme de guerre avec sa cotte de maille et un surcot.. Les traits du prince ne sont pas lisibles et on devine à  peine l'emplacement des yeux et du nez. En revanche, sa coiffure, mi-longue, est assez lisible. Les armoiries n'ayant visiblement été sculptées ni sur l'écu, ni sur le surcot, ont peut se demander si elles n'étaient pas peintes.

 

Ce gisant a sans doute servi de source d'inspiration pour le peintre qui a réalisé la fresque de la famille ducale située quelques mètres plus loin dans l'église abbatiale. Si tel est le cas, son impact sur l'iconographie de ce prince est considérable puisqu'elle a ensuite servit de modèle, directement ou indirectement, aux peintres, graveurs et sculpteurs jusqu'au XIXe siècle.

 

Il est à souhaiter que ce buste, et celui de la duchesse, figurent dans le parcours historique du Musée lorrain à sa réouverture ou qu'ils soient exposés aux Cordeliers.

 

- LEPAGE, Henri, 1855, "L’abbaye de Clairlieu, ordre de Cîteau", Bulletin de la Société d'archéologie lorraine 5, p. 98-215.

- LIONNOIS, Jean-Jacques Bouvier (abbé), 1811, Histoire des villes vieille et neuve de Nancy, depuis leur fondation, jusqu'en 1788, 200 ans après la fondation de la Ville-Neuve, Nancy, p. 631.

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